The Cosmetics Testing News

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Dernières tendances dans les technologies d’évaluation in-vivo, Skinflex, HeadScan… Une interview exclusive de Jean-Christophe Pittet, Orion Concept, by Skinobs

1 – ORION CONCEPT développe des appareils de mesure de la peau depuis plus de 20 ans, voudriez-vous nous en dire un peu plus sur l’HS DYNAMICS et les prestations d’analyse d’images que vous offrez aux marques de l’industrie de la beauté ?

« Nous avons toujours cherché à répondre au plus juste aux besoins des expérimentateurs pour les tests cliniques dans le domaine de la dermo-cosmétologie. « Testeurs » nous-mêmes depuis plus de 25 ans, nous sommes toujours restés près du besoin, là où se définit la qualité d’une mesure.

La méthodologie en cosmétologie est particulière et les appareils sont souvent issus d’autres domaines, souvent médicaux et utilisés dans des méthodologies différentes. L’adaptation n’est pas toujours si aisée et souvent à la charge de l’expérimentateur.

Le HS Dynamics en est un bon exemple, car c’est un appareil entièrement dédié à la cosmétologie et non issus d’un transfert. D’autre appareils, devenus des références, permettent l’acquisition de clichés photographiques calibrés dans différents modes. Définis initialement pour un usage en « clinique médicale » et non pour un suivi cinétique d’effets cosmétiques, leur usage reste très « utilisateur dépendant » et de grosses variations peuvent apparaitre, notamment en raison d’un repositionnement délicat pour un utilisateur non expérimenté. Malheureusement, ces variations ne sont pas rattrapables à posteriori par une post calibration ou correction aussi savante soit elle.

Le HS Dynamics a été conçu pour permettre ces acquisitions en s’affranchissant complètement de ces problèmes par une parfaite maitrise du positionnement, des éclairages et de leur reproductibilité. Fort de notre expérience de nos tables d’acquisition photographiques diffusées dans le monde entier et utilisées par les plus grands groupes cométiques et CROs, nous avons réglé un par un tout ces problèmes, rendant ainsi l’appareil « non-utilisateur dépendant ». Ajouté à cela, un contrôle quantitatif de la colorimétrie et de l’exposition des images est effectué en temps réel sur les images acquises permettant de s’affranchir des post-calibrations systématiques et…couteuses. »

 

2 – Les propriétés biomécaniques de la peau sont au cœur des revendications des produits anti-âge et vous avez travaillé sur le développement du DYNASKIN, il y a quelques années. Quelles sont pour vous, les nouveautés que le SKINFLEX apporte dans la quantification de la fermeté et de l’élasticité cutanée ?

« De même que pour la photographie calibrée, notre réflexion a conduit à un développement pragmatique. Le DynaSkin développé avec la société Eotech il y a une dizaine d’années maintenant consiste à créer une déformation de la peau et des tissus sous-jacents par un souffle d’air calibré, sans contact. Le système d’acquisition 3D était une solution alléchante et pertinente pour quantifier ce type d’acquisition mais limitait son usage.

Le SkinFlex, finalisé aujourd’hui reprend exactement le même principe mais avec une acquisition continue via une caméra rapide à haute fréquence de cette déformation cutanée, de son initialisation à sa relaxation (non accessible avec le Dynaskin). Le système est donc autonome avec une sonde à main, utilisable sur toutes les parties du corps dont le visage grâce à ses deux intensités de souffle pré-calibrées. Les paramètres de FERMETE, TONICITE (vitesse de relaxation de la peau très corrélée au vieillissement) et de TENSION sont directement calculés. Les paramètres de rhéologie standard tels que Uf, Uv, Ue…etc, peuvent également être obtenus. »

 

3 – La tendance des évaluations nomades devient dans le contexte de crise sanitaire, une approche recherchée par beaucoup de laboratoire de tests cliniques. Pour répondre à cette tendance, vous avez développé, il y a 3 ans le HEADSCAN qui est aujourd’hui remplacé par sa nouvelle version le HOMELAB, pourriez-vous nous présenter ce nouvel appareil et nous précisez à quelles objectivations il peut être associé ?

« L’histoire de cet appareil remonte à plusieurs années. Certes l’évaluation déportée est une demande assez ancienne mais qui souffrait d’un manque de moyens disponibles aisément (capteurs de biométrologie autonomes, outils d’acquisitions photographiques ainsi que les outils de collection sécurisée des données en temps réel). Depuis 5 à 10 ans, tout s’est accéléré et l’approche est techniquement devenue possible. L’utilisation démocratisée des smartphones/tablettes des box Internet dans les foyers, les mentalités mêmes rendent possibles ces approches nouvelles. Conjointement, un besoin de suivre l’effet des produits « en condition réelle » est monté en puissance. Très récemment, la crise sanitaire à contraint le métier à faire évoluer le modèle des tests cliniques et de trouver des solutions alternatives ET complémentaires de l’existant.

Le « HomeLab » permet aujourd’hui une métrologie multimodalités par le sujet lui-même, à domicile :  prise de clichés photographies calibrés (18Mpx) en lumière blanche avec et sans brillance, de face et de profile, questionnaires, métrologie (hydratation et fermeté) gérés par un ordinateur embarqué et connecté. Tout est modulable selon le besoin et le design d’étude. Les données acquises peuvent être transférées en temps réel sur un serveur sécurisé au nomes RGPD au choix de l’investigateur. Un chat est en cours de développement pour créer un canal d’échange entre le centre investigateur et le sujet participant à l’étude.

Au-delà d’un appareil de biométrologie déportée, le HomeLab améliore la compliance au protocole et assure un lien continu avec les sujets d’étude.

Nous avons également beaucoup travaillé sur l’analyse des données très volumineuses (acquisitions quotidiennes !) en faisant appel à de l’I.A. pour l’optimisation de ces traitements. »

 

4 – En tant qu’expert de l’objectivation cutanée visuelle ou quantitative, pourriez-vous nous dire comment vous percevez l’évolution des technologies d’analyse et quelles influences elles vont avoir sur le développement de nouveaux produits dans le domaine de la beauté ?

« Le besoin des consommatrices (et consommateurs !) évolue sans cesse. Le discours qui doit être tenu sur les produits cosmétiques se doit d’évoluer aussi pour sans cesse répondre au mieux à ce besoin. Les mentalités changent aussi ! La métrologie et l’évaluation objective et clinique se doit également d’évoluer. D’expérience, rien de disparait jamais au bénéfice d’un « technologie nouvelle » aussi puissance soit-elle mais un complément de connaissance du « produit » peut être apporté sur son activité objective ET de son acceptabilité. La mesure déportée par exemple, ne fera pas disparaitre les « tests conventionnels », se serait là une erreur. Elle vient apporter une autre information complémentaire qui répond à un besoin qui évolue et pour tenir un autre discours.

Le « big data », « l’Intelligence Artificielle », une imagerie biphotonique… oui, sans aucun doute, mais au service d’une finalité et d’un objectif plus large que la simple objectivation. Il n’y aura pas d’intelligence artificielle palliant un défaut d’intelligence naturel…

C’est là que siège la véritable innovation : l’évolution tant des produits que des moyens d’appréhender leur recevabilité auprès de l’utilisatrice finale. Pas d’innovation de rupture, c’est un leurre, juste une adéquation entre un besoin qui évolue et une réponse adaptée et donc « nouvelle ».

La « cosmétologie » ne doit pas se limiter à la seule quantification objective des effets par des technologies de plus en plus sophistiquées. Se serait la limiter à un champ restreint décalé par rapport à l’attente des utilisatrices : « Efficace, oui, c’est sûr mais aussi parce que je veux me sentir bien, le voir dans mon miroir et dans le regard d’autrui ».

Que sera demain pour l’évolution des technologies d’analyse ? Ce que nous en ferons au service des besoins nouveaux d’un marché bigarré et évolutif d’utilisatrices (teurs) et non l’inverse. »

CONTACT

Jean Christophe PITTET – PhD

113 rue des Bordiers,

37100 TOURS,  FRANCE
(33) 2 47 05 23 16
orion@orion-concept.com            

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